Nicole-Marie, laïque consacrée du CMVM

Le rameau des célibataires consacrés, dans la branche laïque Sarepta de la famille du Carmel de Marie Vierge Missionnaire, c’est « Marie-Béthanie ».

Pour notre union à Jésus en réponse à son si grand amour, à l’école de Marie Vierge et Missionnaire, nous sommes appelées à être une présence contemplative et de compassion au coeur du monde dans la toute petite voie d’enfance spirituelle de sainte petite Thérèse et de Marcel Van.
Et nous sommes aussi inspirées, de façon spécifique par le mystère de l’Amitié avec Jésus, qu’ont vécu Marthe, Marie et Lazare de Béthanie.

Pour vivre cela nous nous soutenons mutuellement. Nous pouvons venir d’un parcours très différent : ainsi celui de Bernadette, qui a reçu l’inspiration initiale, (voir son témoignage dans notre site), et le mien.

Après un long temps de consécration religieuse dans un Institut dont le charisme était proche de celui du Carmel de Marie Vierge Missionnaire, et la grande épreuve de devoir y renoncer malgré moi, de changer d’état de vie, de retourner dans le monde… Jésus, qui est fidèle, m’a conduite pas à pas. Il m’a appris à ne compter que sur Lui pour la suite, en cette insécurité humaine, jusqu’à ce que je découvre cet appel nouveau de consacrée laïque au Carmel de Marie Vierge Missionnaire.
Par sa Providence, Jésus m’a ramenée à ma ville d’origine, Brive, où se trouve une partie de ma famille, ma mère âgée. Il m’a donné une toute petite maison : comme un ermitage très semblable à celui des religieux de la communauté, sur la propriété d’amis très chers… où cacher notre amour !

Le rythme de ma journée est assez semblable de celui des religieux de la communauté. La « lectio mariale oraison » avec Marie et la Parole de Dieu, la Liturgie des heures, l’Eucharistie, le chapelet quotidien. Notre paroisse, bien vivante est animée par la communauté Saint Martin qui a la responsabilité pastorale du bassin de Brive. De là, le Seigneur me guide pour le servir, le donner, l’annoncer autour de moi. Je visite des malades, je soutiens des personnes en difficulté…
C’est aussi la Providence qui a suscité il y a 4 ans, un groupe de prière marial où Marie nous forme chaque samedi à son école ; à suivre Jésus par la consécration à son Coeur Immaculé en la petite voie d’enfance spirituelle. Elle nous éduque à une confiance sans limite en la miséricorde de Dieu, à travers les épreuves, souvent grandes, de la vie de chacun. Nos forts liens fraternels, en elle, sont un grand soutien. Marie se montre « refuge »avec nous pour les personnes qu’elle nous envoie.

À l’âge de 25 ans, après quelques années d’égarement, de diverses expériences, influencée par le contexte ambiant, alors que je faisais des études de psychologie, le Seigneur m’a ramené à Lui avec force. Chemin de retour douloureux : je comprenais que j’avais construit ma vie sur du sable ! J’étais fort troublée. Marie, à Lourdes, le 15 août m’a recueillie en son Coeur : des membres d’une communauté chantaient et dansaient au sortir des piscines du sanctuaire et m’ont invitée à leur réunion de prière. Merveille que cette Église que je ne connaissais pas ! Vraie joie de ces jeunes, splendeur des chants ! Ils ont prié sur moi, ils ont ouvert la Bible et lu pour moi dans Zacharie 10,6 : « Je les ramènerai car j’ai compassion d’eux, et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés ». Une paix profonde et durable m’envahit alors. On m’invita à mettre ma main dans celle de Marie, à me laisser conduire par elle. On m’a donné ma première médaille miraculeuse. Depuis lors Marie, et Jésus furent toute ma vie.
En ce chemin de retour, comme un enfant, j’avais tout à réapprendre. Un temps vécu dans une belle communauté fut un grand don : la prière, l’innocence des enfants dont j’avais le soin… Ste Thèrèse s’est montrée pour moi une vraie amie toute proche, m’éduquant à sa petite voie. Marthe Robin, les messages de Jésus Miséricordieux me furent d’un grand secours, spécialement dans les moments difficiles (et toute ma vie). J’ai été amenée à me consacrer totalement à la Vierge Marie. Je n’avais qu’un désir désormais : vivre pour Jésus. Quoi qu’il veuille de moi. L’aimer et aider les autres à le découvrir, à l’aimer.
Ensuite, je suis donc entrée dans un Institut marial et je prononçai mes voeux religieux. Mais vint un temps de très grande bourrasque et toutes les soeurs ont dû se séparer. J’ai traversé cette bien grande épreuve en tendant de tout coeur à la fidélité, malgré mes pauvretés.
Et me voici laïque consacrée du Carmel de Marie Vierge Missionnaire !
Je bénis le Seigneur pour sa fidélité !

Van est notre fondateur spirituel. Il nous apprend à être enfant. (cf Mc 10;13-16)
De lui j’ai appris, l’an dernier, une façon précieuse de traverser l’épreuve ! Je vivais un passage fort difficile. Je confiai à Van ma très grande misère. Sur son exemple, je fus inspirée à me mettre en pensée, avec tout ce qui m’oppressait, tout simplement… sur les genoux de Marie, comme un enfant insouciant, sûr que sa maman – Marie – s’occuperait de tout ! Et il en fut ainsi. J’ai été guidée, dans cette disposition, pour cheminer pas à pas, sur la route de la conversion à faire. Je suis sortie de cette épreuve avec une conscience encore plus radicale que cette confiance sans limite qui s’appuie seulement sur l’amour inconditionné de Marie et Jésus pour nous, est suffisante pour tout surmonter !
Merci Van, petit Apôtre caché de l’Amour qui as tant offert pour nous apprendre à transformer les croix en roses ! Oui nos temps sont difficiles mais tout nous est donné pour que ces épreuves purificatrices nous conduisent tous vers un monde lumineux renouvelé en l’Amour.

Béthanie, c’est le lieu de l’Amitié de Jésus avec Marthe, Lazare et Marie (nous considérons, conformément à la tradition, qu’il s’agit de Marie-Madeleine.) Dans les épisodes évangéliques qui les concernent, tout est source d’ inspiration pour notre vie d’épouse de Jésus.
Une fratrie que Jésus aimait visiter dans sa maison. Marthe sert, Marie écoute Jésus avec une attention sans distraction. Nous voulons être ainsi un lieu de repos pour Jésus. Nous méditons le parcours de conversion de Marie-Madeleine, et de Marthe. Elles ont été témoin de la résurrection de leur frère… En signe d’adoration et d’offrande, Marie oignit les pieds de Jésus avec le nard très pur de son amour, dont le parfum se répand dans toute la maison. Elle entrevoyait le mystère de l’abaissement extrême de Jésus pour notre salut. C’est ce verset (Jn 12;1-8) qui nous a été « donné » comme appel premier à vivre. Nous désirons répandre au coeur du monde le parfum de la confiance et de l’amour. Marie-Madeleine a reçu la force de se tenir auprès de Marie, au pied de la croix. Dans son amour ardent elle cherchait Jésus, dans la nuit, et au matin de Pâques…
Voilà Marie-Béthanie!
Nous tendons à vivre le « Carmel intérieur » à l’école d’Elisabeth de la Trinité. Je bénéficie de la douceur et du soutien précieux de l’amitié avec Bernadette et de nos frères et soeurs laïques et religieux. Je cherche à vivre toujours plus profondément, en Marie, l’ Eucharistie où tout nous est donné.
Bien qu’éloignée du lieu source de la communauté, je perçois fortement la force de nos liens de Famille. La fraternité se vérifie par la qualité et la joie de nos rencontres tous les trois mois, et lors de la retraite annuelle : les religieux, couples, célibataires ensemble ; avec les temps de formation, nos partages de vie, la liturgie, les temps de désert, l’oraison, la prière des frères, les moments de réjouissance… C’est un signe lumineux de ce monde nouveau, renouvelé par l’Infinie Miséricorde à travers le Coeur de Marie, que le Seigneur prépare pour la consolation de tous.